Pas beaucoup de photos sur cet article, mais plus une histoire.

Samedi, je pars avec Pauline en direction de South Head. A une grosse heure de route d’Auckland, nous passons par Waimauku et Helenville. Arrivant à moins de 10 kilomètres de South Head, le niveau d’essence de la voiture rentre dans la réserve et Pauline me sort un : « Quand ça m’arrive, je fais directement le plein, Moi ! » Personnellement, je sais que l’on peut tenir 70 kilomètres. Je m’arrête. Aux alentours, il y a des moutons, des lamas, des paons. Je sors mon GPS et je regarde où se trouve la station essence la plus proche. C’est à Helenville, 17 minutes derrière nous.  C’est vrai que nous sommes au bout du monde, il n’y a pas grand chose. Nous voulons aussi prendre un café pour la route. Pour éviter en cas de panne d’entendre le « Je te l’avais bien dis », je fais demi-tour. Nous allons perdre au moins 45 minutes, à coup sur. Arrivant sur Helenville, la première station est fermée…définitivement… merci Navigon. Direction la seconde station. Celle-ci est ouverte. Un type vient me faire le plein. J’entre dans la boutique, me dirige vers les cafés. Ça ressemble plus a du jus de chaussettes qu’à du café. Je vais juste payer et l’autre type de la caisse me demande d’où nous venons. Mon accent me trahit à chaque fois 🙂 Et à chaque fois, après avoir échangé,  je pose la question : « Parlez-vous français?  » . Et à chaque fois, on me répond des « bonjour » « comment allez-vous »…

J’ai fait la boucle de l’île du Nord, et je peux vous dire que ce que je vous raconte là, j’ai juste à changer le lieu et je pourrais vous raconter la même histoire.

Nous avons donc le plein mais pas de café. A 2 minutes en direction de South Head, j’ai repéré un café. Nous nous y  arrêtons. Il y a un couple derrière le comptoir. Le type mesure 1m80 et fait dans les 90Kg. Il doit avoir moins de 40ans. Il lui reste 3 dents en bas. Son tshirt rouge n’est pas très propre. Quand il parle, il bouffe la moitié de ses phrases ( Si vous avez vu Snatch, j’ai l’impression d’entendre Brad Pitt) . La femme est plus jeune, moins de 30 ans, propre sur elle. Je demande si je peux payer par carte. Elle va dans la réserve où se trouve le type et revient en m’indiquant qu’il n’y a pas de problème. Nous réfléchissons à ce que nous allons manger. Le type revient et je lui demande un petit mocaccino. Et rebelote… my fucking accent me trahit. Il me pose la question : « Where do you come from? » En réalité, j’ai plus entendu un truc dans ce style :  « Wouaiou frome ? ».  Je réponds. Le type content de voir des frenchies me dit que son père était à la Légion Etrangère et qu’il a vécu sur Paris. Qu’il n’aime pas être en Nouvelle-Zélande, qu’il n’y a rien à faire ici. A Paris, il y a le vin, la nourriture, les cigarettes, les filles et les croissants. Je lui réponds que les paysages sont beaux, qu’il y a moins de monde, que l’on est plus tranquille et que les cigarettes sont vraiment trop chères ( compter 14 euros pour un paquet ). Il prend un grand contenant et il me fait mon mocaccino. Pauline prend un café crème. Nous choisissons aussi deux scones au bacon et au fromage. C’est un petit pain, dense. D’origine britannique, on y rajoute du beurre à l’intérieur. Ça se mange chaud. Je sors ma carte. Le type me regarde et me dit : « Non. C’est cadeau. » . Il y en a pour plus de 20$. J’insiste pour payer. Il me regarde de nouveau et insiste pour nous offrir les cafés et la bouffe. Je sors ma caillasse et trouve 4$. Je lui donne. Il nous remercie de l’échange que l’on a eu par un « Thanks you mate », à l’oreille ça donnait : « koumait ». Echange de poignée de mains et nous repartons vers le nord.

Nous arrivons à la tombée de la nuit. Promenade de courte-durée.
ca2 ca1 ca3